Présidentielle: «Pour la première fois de ma vie, je ne voterai pas à droite», explique un internaute


La victoire fut franche et nette. François Fillon a écrasé Alain Juppé au deuxième tour de la primaire à droite : 66,5% des inscrits contre 33,5% pour son adversaire. Et pourtant... Le programme très conservateur et libéral revendiqué par le nouveau champion de la droite et du centre ne plaît pas à tout le monde dans son camp. Florilège.
«Il veut réduire à fond les dépenses quitte à faire perdre à la France la qualité de son service public»
Ainsi, Sois-Franc qui s'identifie de « sensibilité centriste », nous explique qu'il trouve « certains de ses discours trop conservateurs ». Il poursuit : « Malgré un programme économique intéressant avec une volonté de profondément réformer le pays, je pense qu'il aura beaucoup de mal à rassembler au Centre. » Or, s'il n'arrive pas à unir sa famille politique, la conclusion de notre internaute fait guise de sévère avertissement : « pas certain qu'il passe le second tour...» 
Sa Rah, proche du Parti Radical, a « évidemment voté Juppé ». La cure d'austérité promise par l'ex-gaulliste l'effraie : « Le programme de Fillon est beaucoup trop extrême pour moi. Il veut réduire à fond les dépenses quitte à faire perdre à la France la qualité de son service public. »  Bref, tranche-t-elle, en 2017, ce sera « soit Macron soit Bayrou ».
«Une vision archaïque de notre société»
Aurélie fustige la mesure 14 du programme Fillon dont l'objectif est de limiter l'adoption plenière et la GPA aux couples hétérosexuels ainsi que de leur nterdire la PMA. Elle dénonce « une vision archaïque de notre société, basée sur la religion et des valeurs morales d'un autre temps dans laquelle elle ne se reconnaît pas ». Comme un pied de nez au nouveau héraut de la droite, elle prend soin de préciser qu'elle est « hétérosexuelle » et fut « élevée dans la plus pure culture chrétienne catholique ».
Anne prévient : « [Le] projet sociétal [de François Fillon] et le curseur de ses réformes économiques vont conduire à des mois de conflits sociaux pires que la loi Taubira. » Ce qu'elle n'arrive vraiment pas à supporter ? Le sacrifice de la branche santé ou « qu'un smicard travaille 39h payées 35 ». Politiquement orpheline, elle qui a  « toujours voté à droite » se retrouve « sans candidat ». 
«Beaucoup de sympathisants et militants de droite ne soutiendront pas Fillon avec un programme comme celui-ci»
Plus surprenante est l'hostilité de certain(e)s électeurs/trices sarkozystes à François Fillon. Pour Catherine, Fillon reste « un traître » ce qui explique peut-être pourquoi elle compte se tourner « vers le FN ».  
Rodolphe voit d'autres raisons de désavouer Fillon. Militant de droite, ayant sa carte depuis 2012, il ne renouvellera pas son adhésion à la fin du mois. Ce qu'il reproche à Fillon ? Pêle-mêle, sa réforme de la sécurité sociale, son opposition au mariage à tous, son silence sur la défiscalisation des heures supplémentaires, etc. À son goût, François Fillon « va taper encore une fois sur les classes moyennes et populaires » au point que nous finirions par « regretter Francois Hollande ». Watcha, ça va loin !
Il prophétise : « Beaucoup de sympathisants et militants de droite ne soutiendront pas Fillon avec un programme comme celui-ci, attention au pétard mouillé...»
Il avoue qu'il ne sait pas « vers qui son vote ira » mais, c'est certain, « pour la première fois de [sa] vie, [il] ne votera pas à droite ». Sombre pour l'avenir, il alerte : « La France qui dort, celle qui ne dit rien, n'attend que les élections pour aller voter Marine Le Pen. »
Vers qui « La majorité silencieuse » que Sarkozy n'a cessé d'évoquer pendant sa campagne, se tournera ? Fillon arrivera-t-il à rassurer les électrices et électeurs centristes en nuançant les points les plus polémiques de son programme ? Le feuilleton de la présidentielle ne fait que commencer. 
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