Le directeur d’une asbl qui gère les garderies de quatre écoles de Soignies veut siffler la fin de la récréation pour les parents d’élèves mauvais payeurs. Alain Laby est à la tête de l’asbl "Le Quinquet" et cette association assure les garderies dans quatre établissements scolaires : à Chaussée Notre-Dame Louvignies, Casteau, Neufvilles et Soignies ce qui représente un groupe de 320 enfants à garder.
Des invitations à payer "classées" sans suite
Les relevés de présence à payer sont glissés dans les cartables des élèves ou envoyés au domicile par la poste. Si 80% des parents s’exécutent sans rechigner, 20% font de la résistance pour divers motifs qui vont du principe à l’excuse.
Les uns refusent de payer au nom de la gratuité de l’enseignement, d’autres rejettent la responsabilité sur les transports en commun. Ainsi madame Tartempion invoquera qu’elle n’est pas responsable des horaires des TEC : en effet, si pour arriver à l’heure son enfant doit prendre un bus très tôt, il ne peut être tenu responsable de franchir les grilles de l’école de manière prématurée, avancera-t-elle pour justifier son absence de payement.
Un Décret existe, le directeur s’y réfère
Aux premiers, Alain Laby répond qu’autant les services qui doivent être gratuits que les frais qui peuvent être perçus sont clairement précisés par Décret. Les photocopies, la garderie et les repas font ainsi partie des postes payants.
Quant à la raison financière, le directeur la balaye directement. Contrairement à une idée reçue en effet les mauvais payeurs ne sont pas uniquement des parents dans une situation financière difficile. Dans les 20% de parents qui ne payent pas figurent ainsi des parents qui n’ont aucun problème financier et qui choisissent de ne pas payer.
Le non-paiement marginalise certains enfants
Une situation qui préoccupe le directeur "Je m’inquiète du sort d’enfants qui ne sont pas en garderie et qui fréquentent l’établissement scolaire, cela constitue une garderie à deux vitesses. Une officielle et une garderie parking dans le couloir ou sous le préau. Ce n’est pas logique. L’été c’est peut-être marrant mais l’hiver avec les conditions climatiques, je ne trouve pas ça normal de voir des enfants de 6 à 8 ans assis sur leur cartable et attendant en anorak que l’enseignante arrive pour que la journée d’école commence ".
La question de la responsabilité
Et c’est là que se situe une partie du problème, dans le couloir ou sous le préau, la question de la responsabilité se pose, qui est censé les surveiller? Ce ne sera pas l’école puisque les enseignants ne sont pas là (C’est le Pouvoir Organisateur qui décide de l’heure d’ouverture de l’école) et ce ne seront pas les encadrants du Quinquet car ils sont censés encadrer les garderies payantes. Et c'est là le problème: que deviennent ces enfants dont les parents n’ont pas payé les frais de garderie et qui sont là?
Les gens font un amalgame la garderie du Quinquet prend les enfants en charge à partir de 6h 30 et puis c’est l’école. Après les cours, c’est à nouveau la garderie du Quinquet mais dans l’esprit de beaucoup de gens le fait que l’école soit ouverte dès 06H30 signifie que dès ce moment, si l’enfant entre à l’école, il est sous la responsabilité de l’établissement alors que ce n’est pas du tout le cas.
D’où l’interrogation du directeur si un accident survenait à un enfant qui n’est pas pris en charge par la garderie (dont les parents n’ont pas payé la garderie) et qui n’est pas encore dans la tranche où il est sous la responsabilité de l’école.
La ville de Soignies est très claire
Quant à la ville de Soignies, elle est très claire, ce n’est pas à elle de s’occuper des garderies dans les écoles, c’est du ressort des différentes asbl. La ville qui précise que les parents signent un règlement, dans lequel les responsabilités de chacun sont très claires. S’ils ne paient pas la garderie, les parents sont responsables de ce qui arrive à leur enfant en dehors des heures de cours.
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